ASSOCIATION PAN!

Le risque

L’action est un ensemble de rencontres et d’ateliers, de lectures, de performances, de conférences, et une exposition, organisés au mois de mars 2019 sur la question du risque.
Elle se déroulera dans le cadre du Printemps des poètes 2019, et rassemblera des auteurs appartenant à différents genres : poètes d’abord, mais aussi romanciers, théoriciens, et par ailleurs plasticiens que l’on peut associer à ces thématiques.
Le croisement de ces différentes approches et propositions esthétiques nous semble essentiel pour donner sa pleine mesure au thème de ces rencontres.
Il est aussi une manière de mobiliser des publics variés, dans un esprit de décloisonnement entre des formes d’écriture ou d’intervention souvent tenues à part les unes des autres.
Il nous paraît évident que toute forme de poésie, de littérature, d’art ou de théorie sur l’art implique la capacité à courir un certain nombre de risques, inhérents à l’acte de la création.
Mais ce qui a toujours été un des indices possibles de l’exercice d’une liberté prend une tournure et un sens particuliers dans le moment historique que nous traversons.
Ulrich Beck diagnostiquait en 1986 l’émergence d’une « société du risque », dans laquelle il semble que nous soyons toujours plus engagé : c’est la société comme tout qui désormais semble se définir par les risques qu’elle choisit de courir à la fois aveuglément, yeux grands fermés, et par ailleurs de façon radicalement inégalitaire.
Nulle assurance ne peut nous fournir la garantie d’une protection contre un risque dont, en prétendant le réduire à zéro, on souligne paradoxalement l’extrême dangerosité et le caractère foncièrement inquiétant, non maîtrisable.
Et c’est bien une question de savoir si la multitude des procédures de gestion du risque qui caractérisent notre présent marquent une emprise quelconque sur notre avenir ou un désaisissement plus profond.
Comment des pratiques artistiques pourraient alors répondre à une telle situation ? On peut bien installer des postures morales (indignation), politiques (dénonciation), voire hygiénistes (prévention, réparation)… dont les effets sont généralement contraires à leurs ambitions affichées.
Nous chercherons plutôt à explorer le genre de risques expérientiels qu’auraient à prendre artistes et poètes pour sortir des routines formalistes et/ou institutionnelles qui réduisent si vite leurs propositions à des gestes à la fois spectaculaires et insignifiants.
C’est comme si l’on décidait de choisir, pour principal critère d’évaluation des œuvres, la nature, la valeur, et la justesse des risques qu’il a fallu accepter de courir pour les réaliser.
Risques relatifs à l’intégrité physique des auteurs, artistes, performers ? À leur situation économique ou sociale ? À leur statut symbolique d’artiste, de poète ? À leurs façons de faire, d’écrire, de penser,

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